La pratique de la gestion de projet est elle spécifique dans le secteur non lucratif.

Existe-t-il une gestion de projet propre au secteur non lucratif/OSBL?

 

L’exception culturelle des OSBL?

Le secteur des OSBL (organismes sans buts lucratifs) revendique souvent une certaine exception culturelle relative à ses pratiques professionnelles.

S’il est vrai que l’absence de pression relative aux nécessités de ROI (retour sur investissement) est une réalité, cela ne veut pas nécessairement dire que les pratiques professionnelles et organisationnelles différent aujourd’hui notablement de celles en place dans le secteur marchand.

A titre d’exemple, regardons la « pratique projet ». Cette méthodologie constitue un standard de fonctionnement déployé dans de nombreuses structures. Mais, est-elle spécifique dans le secteur non lucratif ?

 

Le document projet : identités des structures.

Si l’on regarde la façon de faire, tout comme dans le secteur marchand, le premier document venant en support des OSBL est le document de projet : celui qui décrit le quadriptyque : vision – mission – moyens – objectifs.

Ce document est conçu pour décrire les valeurs et le but de l’organisation.

Il doit faire l’objet d’une approbation par la gouvernance de la structure et fonde cette dernière.

Ici aucune différence opérationnelle entre domaines. Portant, les objectifs de communs propres aux OSBL, se retrouvent rarement dans les vademecum des entreprises commerciales dont la résultante première est – bien sûr –  de générer du résultat financier redistribuables aux investisseurs, que l’entreprise soit d’ailleurs « à mission » ou pas.

 

Le déploiement : point de divergence.

La mission de l’OSBL est de favoriser, de faciliter les d’actions sociétales, sociales ou culturelles : tous ces termes étant entendu dans leur plus large expression bien sûr.  C’est un lieu idéal pour la médiation sociale.

Il est donc possible que ce soit dans populations participant à la mise en place d’un projet – et dans son devenir  – que les méthodologies diffèrent. En effet la construction d’un projet dans le cadre des OSBL se veut plus participative. Elle est ouverte – en théorie du moins – à toutes les parties prenantes de l’organisation concernée :  l’équipe, les bénévoles s’il y en a. Construite autour d’une logique de groupe de travail doté d’un capitaine – porte-parole  – ce qui en soit n’a rien d’original –  l’approche permet à participant de se positionner de façon inclusive à tous les niveaux autorisés par ses compétences .

Cette méthodologie est plus fréquente dans les OSBL où la contrainte de temps est moins prégnante que pour les acteurs commerciaux. Ces derniers sont tenus aux temporalités des analystes financiers (trimestrielles) ou réglementaires monitoring mensuelles, annuelles…).

L’agilité native des OSBL?

L’autre constat est que le projet est un document ouvert pour des OSBL.

Il établit certes les principes et les valeurs à partir desquelles chaque acteur entend travailler, mais le document est sans cesse amendé là ou la stratégie d’affaires se doit de faire preuve d’une certaine continuité dans le temps.

Dit autrement, le projet pour les OSBL est nativement agile, alors que cela est plus complexe pour les organisations commerciales emprisonnées entre impératif de séduction d’un consommateur attendant des preuves de fiabilité, la versatilité de ce dernier et une très nécessaire innovation  .

On le voit, il n’y a pas foncièrement de différence opérationnelle dans la logique projet portée par les acteurs tant lucratifs qu’OSBL. En revanche, la mise en œuvre diffère. En cela une approche spécifique au travers de formations dédiées est nécessaire, si l’on souhaite se diriger professionnellement vers ce domaine.

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